Que pouvons nous apprendre de la prise de parole en public d’Emmanuel Macron
Dans ma recherche constante, pour comprendre et améliorer les mécanismes de la prise de parole en public, je me suis penché sur les discours du président de la République. Je ne juge pas ici l’homme ou ses idées, ni ses engagements particuliers, mais je me concentre cependant sur le fond et la forme, de manière neutre et pédagogique.
En observant l’ensemble des derniers discours, je me suis rendu compte de beaucoup d’éléments positifs par rapport aux mécaniques de la prise de parole en public. Effectivement il y a des clés pour la réussite d’un discours, afin d’attirer l’attention de l’audience, d’augmenter l’engagement de cette dernière et de laisser une empreinte. Je vais maintenant décrire l’ensemble des éléments que l’on peut retenir et utilisé dans notre prise de parole en public.
Les mécaniques visualisées sur le fond de sa prise de parole en public :
L’empathie pour générer l’écoute
Une technique souvent employée dans le monde politique est l’empathie. Nous la retrouvons à deux niveaux, dans le fond comme dans la forme. Dans le fond, c’est le contenu du discours qui permet de la déceler, avec des phrases comme : « je vous ai compris, je sais que cela doit être dur, vous comme moi, vos efforts… ». Suite à cela, la forme va se retranscrire dans un changement de voix, avec une intonation plus douce virgule pour donner un sentiment de bienveillance et d’écoute. Quand vous faite cela vous gagnez un plus haut niveau d’écoute en retour.
Les faits pour crédibiliser
Un autre aspect important de la prise de parole en public et l’utilisation de faits. L’objectif est ici d’apporter de la crédibilité à un discours en l’étayant avec des chiffres ou des faits prouvés. Cette technique permet aussi de créer de l’impact lors d’un début de discours, pour entamer le déroulé de votre exposé. Les faits peuvent être exprimés de différentes façons : la première façon étant les pourcentages ou les chiffres : « 63% des français pensent que, 3000 personnes ont réussi à, une augmentation de 12% dans le domaine des… ». Leur utilisation rend effectivement un discours crédible. La deuxième c’est de permettre à l’audience de visualiser les bénéfices du discours. La troisième, en tant qu’orateur, est de vous installer comme expert, puisque détenant des chiffres et des faits avérés.
Le benchmark pour donner du sens
Une autre technique, qui vient complémenter les faits est le benchmark. Cela permet de comparer les chiffres pour leur donner du sens. C’est une approche que nous utilisons aussi dans la présentation des données chiffrées, afin de permettre à l’audience de mesurer la portée des résultats. Effectivement, « 63%, 7 sur 10, 3000 emplois… », ne nous informent pas beaucoup sur la performance de ces chiffres et très vite la crédibilité des faits diminue. Par contre si vous mettez ces faits et ces chiffres en comparaison avec d’autres, vous leur donnez un sens nouveau : si les 63% sont comparés à d’autres pays, par exemple : En Allemagne seulement 33%, si les 7 sur 10 sont comparés en 5 sur 10 ou encore les 3000 à 1500 ou à 10000, ces résultats n’ont plus le même sens. La comparaison permet de mesurer, de comprendre et encore une fois de capter l’attention en tant qu’expert.
La reconnaissance pour engager
La technique de la reconnaissance est importante dans tout type de discours afin de générer la sympathie de l’audience, ainsi que pour vous installer en tant que leader. Car un orateur qui reconnaît les performances d’une audience ou ses qualités est donc capable de les juger et se positionne donc comme maîtrisant ses qualités pour pouvoir les définir. Vous Retrouvez cette technique dans des phrases comme : « je vous remercie pour, je suis impressionné par la force dont vous avez fait preuve, comment ne pas être fier de ce que vous avez atteint ». Quand vous faites cela, vous générez un taux d’écoute plus important, et vous augmentez votre leadership, en tant qu’orateur, mais aussi en tant que manager ou directeur.
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Les perspectives pour rassurer
Bien souvent quand vous prenez la parole, vous êtes le sachant. Cela signifie que vous utilisez vos connaissances pour élever une audience, en lui faisant découvrir certains éléments nouveaux par rapport au thème sur lequel vous vous exprimez. En conséquence il apparaît parfois que vous puissiez mettre l’audience à défaut. Par exemple, si dans votre discours vous leur exprimez qu’aujourd’hui 80% des entreprises qui réussissent s’impliquent dans leur marketing digital et sur les réseaux sociaux, alors que l’audience sait pertinemment qu’elle n’a pas encore travaillé cet aspect-là de son marketing, vous créez de la déception, de la méfiance ou encore de la frustration. À ce moment-là de votre discours votre audience a un besoin manifeste de perspective. Vous retrouvez cela dans ce type de discours avec des phrases comme : « même s’il est complexe et difficile de réaliser tel ou tel projet, sachez que toutes les entreprises qui ont essayé y sont arrivé en moins de 2 mois, c’est pour ça que je m’engage et je suis sûr, au vu de vos équipes, que vous pouvez y arriver en moins d’un mois ». De cette manière-là vous rassurez votre audience.
Les résultats pour la confiance et la motivation
Les perspectives, ont besoin de crédibilité et vous aussi à ce moment-là. C’est pourquoi elles sont complétées par des résultats. C’est à dire des preuves du passé qui viennent étayer les perspectives positives. Par exemple, vous pouvez dans votre discours leur dire : « Regardez le travail déjà accompli, vous aviez cet enjeu majeur, bien plus compliqué que celui dont je viens de parler et pourtant vous l’avez solutionné en quelques jours et je ne parle pas de tel et tel projet sur lesquels vous avez aussi été les premiers, les plus forts… ». Les résultats peuvent aussi servir à bâtir votre crédibilité quand ce sont les vôtres, avec des phrases comme : « je vais maintenant vous parler de Storytelling, et sachez que cette technique nous a permis en tant qu’agence de développer le chiffre d’affaires de plus de 200 entreprises cette année ». En disant cela je génère une écoute positive.
Les objectifs pour un appel à l’action
Un autre aspect du discours est les objectifs, c’est à dire un appel à l’action. En effet une prise de parole en public, fonctionne comme de l’art, elle doit permettre de faire passer un message pour générer un appel à l’action, engendrant un changement de comportement de l’audience. La meilleure technique pour le faire est de permettre aux personnes de visualiser les objectifs à atteindre. Par exemple : « si nous avons atteint tel ou tel résultat, comme je vous l’ai dit, c’est une magnifique performance, cependant nous devons encore atteindre x ou y pour finaliser le projet ». Vous voyez ici que votre audience va vous écoutez à nouveau, car vous créez dans votre discours un point de rupture. En effet, vous êtes ici en train de réveiller la salle, car le cerveau humain, quand on lui fixe un objectif, se met à écouter la suite pour savoir comment l’atteindre.
L’appartenance pour fédérer
L’appartenance est un point clé de toute prise de parole en public. Elle permet de fédérer et d’aligner les gens qui vous écoutent. Cet alignement sera soit autour de votre message, soit autour de l’entreprise en tant qu’équipe, ou encore autour d’une mission. Effectivement quand vous délivrez un message vous voulez que l’ensemble de l’audience soit en accord avec vous. Pour générer de l’engagement il faut que toute la salle devienne un ambassadeur commun de manière collective. La technique pour y parvenir fonctionne en deux étapes : la première que nous avons vu au-dessus qui est l’objectif, puisque quand vous fixez un objectif à une audience et qu’il est clair humain et motivant vous leur permettez de s’aligner pour l’atteindre. La deuxième étape consiste à utiliser un vocabulaire générant un ressenti de collectivité et d’alignement : « ensemble, nous sommes tous responsables de, si nous concentrons nos efforts communs,… »
L’optimisme pour motiver
Finalement dans le fond, l’optimisme reste la dernière technique point cet aspect-là de votre discours et à peu près similaire aux perspectives mais au lieu d’être tourné vers la perception que vous avez de vos équipes, ou de votre audience, l’optimisme et tourné vers vous ou vers le monde : « je reste persuadée que nous y arriverons, quand je regarde les dernières tendances tout porte à croire que la croissance reviendra, ». L’objectif est ici de motiver et de transmettre votre énergie à ceux qui vous écoutent.
Les mécanismes sur la forme de sa prise de parole en public :
L’improvisation pour humaniser :
Nous allons maintenant parler des mécanismes impactant la forme du discours. Parce que quelle que soit la valeur de votre fond, il doit être porté par une forme qui l’amplifie. Une des techniques de forme relativement performante et de garder une part d’improvisation dans votre discours, ou au moins de donner l’impression que vous improvisez. Vous Retrouvez ces techniques dans certaines erreurs de prononciation, dans certaines fautes corrigées, ou encore dans des moments de pause où vous semblez réfléchir. Cette approche humanise votre discours, sans vous faire perdre votre leadership. C’est pourquoi nous parlons d’improvisation à l’américaine, car elle est contrôlée.
Le changement de voix pour enrichir
On en parlait au début virgule avec l’empathie, le changement de voix est important, car il permet d’illustrer votre propos. Quand vous êtes empathique votre voix est plus douce et bienveillante, quand vous parlez des objectifs elle est beaucoup plus forte grave et engageante, quand vous parlez des résultats ou encore de la reconnaissance, elle est plus positive beaucoup plus marquée, quand vous êtes sur un benchmark, elle est beaucoup plus neutre et analytique. L’objectif ici et de travailler sur le ressenti de votre discours et d’agir comme un catalyseur sur le fond de votre message.
Le corps et le visage pour ancrer
Notre corps et notre visage constituent l’ensemble du non-verbal, mais jouent un rôle tout aussi grand dans la prise de parole en public. Vous verrez ici que la position des mains est soit dans la reconnaissance avec la bienveillance, soit dans un mouvement, vous verrez que les yeux changent de position selon qu’ils expriment de l’empathie ou de la perspective. Cette technique part du principe que votre audience vous observe, elle observe vos mouvements comme vos expressions. Nous avons des capteurs cérébraux qui nous permettent d’analyser le non-verbal, si nous le maîtrisons nous rendons notre discours encore plus crédible encore plus percutant et installons par là même notre leadership.
Conclusion
En conclusion je dirais que les mécaniques de ce discours sont particulièrement pédagogiques et nous permettent d’en apprendre beaucoup. Encore une fois sans jugement aucun du contenu, ou de la personne, il comporte beaucoup de techniques positives que nous pouvons apprendre. Une seule cependant manque de mon point de vue, c’est l’utilisation du silence. En effet le silence permet la réflexion de l’audience et l’intégration d’un message sans avoir à fournir un effort supplémentaire pour intégrer le suivant.
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